Galerie de la drogue sèche
Fiche :
Arnica (Fleur)
Nom français :
Arnica, Arnica des montagnes, Herbe aux prêcheurs
Noms latins (synonymes) :
Arnica montana L. (syn. Arnica helvetica Loudon ; Arnica petiolata Schur ; Cineraria cernua Thore ; Doronicum oppositifolium Lam. ; Senecio arnica E.H.L. Krause)
Famille (APG IV) :
Asteraceae
Définition de la drogue :
Capitule séché, entier ou brisé, d’Arnica montana L.1
Identification macroscopique :
La drogue est récoltée en début de floraison. Elle est composée en majorité de capitules séchés entiers ou fragmentés mais peut contenir des fleurs ligulées et tubulaires détachées du réceptacle. Des réceptacles légèrement convexes en face supérieure et dépourvus de fleurs sont présents. L’involucre se compose de bractées ovales, allongées et aiguës en leur sommet, à bord cilié et disposées sur 1-2 rangées. Ces bractées vertes possèdent des poils externes vert-jaune visibles à la loupe. La fleur ligulée a une corolle jaune-orange se terminant par 3 lobes, et avec 7-10 nervures parallèles lui donnant un aspect ridé. La fleur tubulée est actinomorphe dont la corolle est plus courte, parfois peu distincte, et possède 5 lobes triangulaires réfléchis. Les deux types de fleurs ont un ovaire brun, long et étroit, surmonté d’un stigmate qui se divise en 2 branches incurvées vers l’extérieur, et qui donnera le futur akène. Au sommet de l’ovaire se trouve une couronne de soies gris-blanchâtres, fines et brillantes, revêtues de petits poils rudes qui formeront le pappus sur le fruit. L’aspect feutré de la drogue s’explique par l’adhérence des fleurs entre elles par leurs soies.1,2
- Astuces de reconnaissance : Capitules dont les fleurs se détachent fortement en petits plumeaux
- Risques de confusion : Matricaire camomille (Matricaria recutita L.), Souci officinal (Calendula officinalis L.), Tussilage (Tussilago farfara L.)
- Odeur : Spéciale, légèrement aromatique et douce2
- Saveur : Légèrement amère et âcre, épicée2
Constituants chimiques :
Lactones sesquiterpéniques de type pseudoguaianolide (0,3-1,0 %): hélénaline et 11α,13-dihydrohélénaline estérifiées ; flavonoïdes (0,4-0,6 %) : isoquercitroside, astragaloside, 7-lutéoline-glucoside ; huile essentielle (0,2-0,35 %) : 40-50 % d’acides gras, 9 % de n-alkanes (C19-C30), dérivés du thymol, mono- et sesquiterpènes, alcools triterpéniques, acide cinnamique et dérivés ; coumarines ; polyacétylènes ; xanthophylles ; caroténoïdes ; traces d’alcaloïdes pyrrolizidiniques : acides tussilaginique et isotussilaginique.1,2,3
Référentiel qualité :
Minimum 0,40 pour cent (m/m) de lactones sesquiterpéniques totales, exprimées en tiglate de dihydrohélénaline (drogue desséchée).1

Usage traditionnel :
Par voie cutanée dans le traitement symptomatique des ecchymoses, des coups de soleil, des brûlures superficielles peu étendues, de l’érythème fessier, des furonculoses, pour le soulagement des douleurs d’entorses, des douleurs musculaires locales et dans les suites de blessures et d’accidents, pour l’antisepsie des plaies ou encore comme antiphlogistique après une piqûre d’insecte par exemple, mais aussi en cas d’inflammation de la muqueuse buccale. 2,3,4,5,6
Précautions d'usage :
- Effets indésirables : Des réactions allergiques telles que des démangeaisons, une rougeur de la peau, une éruption vésiculeuse et de l’eczéma peuvent apparaître, notamment en cas d’usage externe fréquent ou prolongé. Ces effets indésirables peuvent aller jusqu’à une nécrose cutanée. En cas d’usage par voie interne des troubles gastriques ainsi qu’une dyspnée et un arrêt cardiaque peuvent être observés. 2,4
- Contre-indications : En cas d’hypersensibilité à l’arnica et à d’autres plantes de la famille des Asteraceae (Compositae), utilisation prolongée sur une peau lésée, usage interne.2,4
- Précautions d’emploi : L’utilisation chez les enfants de moins de 12 ans n’a pas été établie en raison du manque de données adéquates. Si les symptômes s’aggravent ou persistent après 3 à 4 jours pendant l’utilisation du médicament, consultez un médecin ou un professionnel de santé qualifié. La sécurité pendant la grossesse et l’allaitement n’a pas été établie, son utilisation n’est donc pas recommandée.4
Sources bibliographiques :
1 Pharmacopée Européenne 9.0, Arnica (Fleur de), 01/2012:1391.
2 M. Wichtl, R. Anton (2003). « Plantes thérapeutiques Tradition, pratique, officinale, science et thérapeutique (2eed)». TEC et DOC, p. 54-9.
3 J. Fleurentin. Du bon usage des plantes qui soignent – Edition OUEST-FRANCE 2013, p 326-7.
4 Community herbal monograph on Arnica montana L., flos EMA/HMPC/198793/2012.
5 Médicaments à base de plantes, Cahiers de l’Agence, 1998.



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