Fiche :

Rhubarbe de Chine (Racine)

Nom français :

Rhubarbe palmée

Noms latins (synonymes) :

Rheum palmatum L. (syn : Rheum potaninii Losinsk.  ; Rheum qinlingense Y.K.Yang, D.K.Zhang & J.K.Wu)

Famille (APG IV) :

Polygonaceae

Définition de la drogue :

La rhubarbe est constituée par les organes souterrains entiers ou coupés, séchés de Rheum palmatum L. Les organes souterrains sont souvent divisés ; ils sont dépourvus des éléments de tige et de la presque totalité de la partie corticale comportant de petites racines. 1

Identification macroscopique :

La rhubarbe a un aspect variable : fragments plus ou moins volumineux, discoïdes, de 10 cm de diamètre environ et de 1 à 5 cm d’épaisseur et morceaux cylindriques ovales ou plan-convexes. Les fragments sont souvent recouverts d’une couche de poudre jaune ocre à brunâtre et laissent apparaitre des stries ou un réseau marbré rouge orangé à mailles losangiques, notamment après humectation, car le suber et la partie la plus externe de l’écorce ont été grattés. La cassure est granuleuse et friable et brun rougeâtre. 2

Astuces de reconnaissance : Odeur sucrée, fragment marbré, moucheté de petite tâche “brun, rosé”.

Risques de confusion :  Réglisse (Glycyrrhiza glabra L.).

Odeur : Caractéristique, aromatique, rappelant un peu la fumée.2

Saveur : Un peu amère et âpre. 2

Constituants chimiques :

Dérivés hydroxyanthracéniques (3-12%): hétérosides anthraquinoniques (60-80%) dérivant des 5 aglycones (émodine, aloe-émodine, rhéine, chrysophanol et phsycion), hétérosides dianthroniques (10-25%) en particulier les sennosides A à F, accompagnés d’hérérosides anthroniques (rhéinosides A à D) et d’aglycones. Tannins galliques et leurs précurseurs: galloylglucose et gallolylsaccharose. Présence de dérivés des phénylbutanones: lindléyine et isolindléyine et 1-3% de flavonoïdes et d’hérérosides du naphtol. Traces de dérivés du stilbène et de constituants volatils. 2

Référentiel qualité :

Contient au minimum 2,2% de dérivés hydroxyanthracéniques, exprimés en rhéine calculé par rapport à la drogue desséchée. 1


Usage traditionnel :

Traitement de courte durée de la constipation occasionnelle et en application locale dans les poussées dentaires douloureuses chez l’enfant.2,3,4,5

Précautions d'usage :

Effets indésirables : Des réactions d’hypersensibilité peuvent survenir. La rhubarbe peut entraîner des douleurs abdominales, des spasmes et le passage de selles liquides, en particulier chez les patients présentant un côlon irritable. La fréquence n’est pas connue. Cependant, ces symptômes peuvent également survenir généralement à la suite d’un surdosage individuel.

L’utilisation chronique peut entraîner des troubles de l’équilibre hydrique et du métabolisme électrolytique et peut entraîner une albuminurie et une hématurie.2,3

Contre-indications : Hypersensibilité à la substance active. Obstructions et sténose intestinales, atonie, appendicite, maladies inflammatoires du côlon (par exemple, maladie de Crohn, colite ulcéreuse); douleur abdominale d’origine inconnue; état de déshydratation sévère avec épuisement de l’eau et des électrolytes. Enfants de moins de 12 ans. 2,3

 Précautions d’emploi : Les patients prenant des glycosides cardiaques, des médicaments antiarythmiques, des médicaments induisant un allongement de l’intervalle QT, des diurétiques, des corticostéroïdes ou des racines de réglisse doivent consulter un médecin avant de prendre simultanément de la rhubarbe.

Comme tous les laxatifs, la rhubarbe ne doit pas être consommée par les patients atteints d’impaction fécale et de troubles gastro-intestinaux non diagnostiqués, aigus ou persistants, par ex. douleurs abdominales, nausées et vomissements sauf avis contraire du médecin, car ces symptômes peuvent être des signes de blocage intestinal potentiel ou existant.

Si des laxatifs sont nécessaires chaque jour, il convient de rechercher la cause de la constipation. L’utilisation à long terme de laxatifs devrait être évitée. Si les laxatifs stimulants sont pris plus longtemps qu’une courte période de traitement, cela peut entraîner une altération de la fonction de l’intestin et une dépendance aux laxatifs.

Les préparations à base de rhubarbe ne doivent être utilisées que si un effet thérapeutique ne peut être obtenu par un changement de régime alimentaire ou par l’administration d’agent de formation de masse.

Lorsque des préparations à base de rhubarbe sont administrées à des adultes incontinents, les coussinets doivent être changés plus fréquemment pour éviter le contact prolongé de la peau avec les fèces. Les patients souffrant de troubles rénaux doivent être conscients d’un possible déséquilibre électrolytique. 2,3

Sources bibliographiques :

1 Pharmacopée Européenne 9.8, Rhubarbe (racine de), 01/2008 : 0291.

2 Wichtl M., Anton R. – Plantes thérapeutiques. Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique – 2e Ed. TEC et DOC 2013, p. 509.

3 Community herbal monography on Rheum palmatum L. and Rheum officinale Baillon, Radix EMEA/HMPC/189624/2007. (lien hypertexte https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-monograph/final-community-herbal-monograph-rheum-palmatum-l-rheum-officinale-baillon-radix_en.pdf)

4 Fleurentin J. – Du bon usage des plantes qui soignent – Ed. OUEST-FRANCE 2013, p.158-.

5 Médicaments à base de plantes, Cahiers de l’Agence, 1998


Galerie de la drogue sèche


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