Galerie de la drogue sèche
Fiche :
Millepertuis (Sommité fleurie)
Nom français :
Millepertuis perforé, Millepertuis commun, Herbe à mille trous, Herbe de la Saint-Jean, Herbe percée.
Noms latins (synonymes) :
Hypericum perforatum L. (syn. Hypericum assurgens Peterm. ex Rouy, Hypericum lineolatum Jord.)
Famille (APG IV) :
Hypericaceae
Définition de la drogue :
Sommité fleurie séchée, entière ou fragmentée, d’Hypericum perforatum L., récoltée pendant la floraison. 1
Identification macroscopique :
La drogue est constituée par les sommités fleuries. Les fragments de tiges sont jaune-vert, cylindrique, glabre, creux et présentent souvent deux côtes longitudinales opposées. Les feuilles entières vert clair à vert-brun présentent sur les bords des points glanduleux noirs et, sur toute la surface, de nombreuses petites poches sécrétrices, fortement translucides et visibles par transparence à l’état frais, pouvant brunir au séchage. Les fleurs jaunes à jaune-brun, présentant aussi des ponctuations noires, sont régulières et réunies en grappes corymbiformes. La drogue peut également présenter des fruits et des graines immatures ou mûrs, les fruits immatures étant verts ou jaunâtres, les graines blanchâtres ; de rares fruits mûrs peuvent être présents, ce sont des capsules sèches triloculaires remplies de nombreuses graines brunes, ovales. Les graines mûres, brunes ou presque noires, de 1-1,3 mm de long, finement ponctuées longitudinalement, sont cylindriques ou triangulaires, avec des extrémités en pointe courte. 1,2
Astuces de reconnaissance : Tiges rondes et creuses. Petites fleurs jaunes avec de nombreuses étamines.
Risques de confusion : Aubépine (Crataegus laevigata (Poir.) DC.) ; Fumeterre officinale (Fumaria officinalis L. ) ; Mélilot (Melilotus officinalis (L.) Pall.)
Odeur : odeur de foin coupé 2
Saveur : amère 2
Constituants chimiques :
Naphtodianthrones (0,1-0,3%) : hypéricine, pseudohyperhycine ; flavonoïdes (2-4%) : hypéroside, rutoside, quercitroside ; biflavonoïdes (bis-apigénine, amentoflavone) ; huile essentielle (0,1-1%) : n-alcanols, terpènes ; dérivés du phloroglucinol : hyperforine 2-4%, aldhyperforine 0,2-1,8%). 2
Référentiel qualité :
Teneur au minimum de 0,08 % d’hypéricines totales, exprimées en hypéricine (drogue sèche). 1

Usage traditionnel :
Par voie orale : Traitement symptomatique des dépressions mineures et modérées 2, 3, 4, 5, traitement symptomatique de l’inconfort gastrointestinal mineur. 4
En usage externe : traitement des coupures et brûlures mineures, adoucissant et antiprurigineux dans le traitement des affections dermatologiques, crevasses, écorchures, gerçures, piqûres d’insectes, infections virales, érythèmes solaires, brûlures superficielles et érythèmes fessiers. 2, 3, 4, 5
En gargarisme, on l’utilise comme antalgique dans les affections de la cavité buccale et du pharynx. 3
Précautions d'usage :
Effets indésirables : Risque de photosensibilisation par l’hypéricine. 2
Contre-indications :
Pour l’indication contre la dépression légère et l’inconfort gastro-intestinal : pendant le traitement, l’exposition intense aux UV devrait être évitée. Du fait du manque de données suffisantes, l’utilisation chez les enfants et adolescents de moins de 18 ans n’est pas recommandée. 3, 4
Pour l’utilisation contre les inflammations de la peau : pendant le traitement, l’exposition intense aux UV devrait être évitée. Du fait du manque de données suffisantes, l’utilisation chez les enfants de moins de 12 ans n’est pas recommandée. Consulter un médecin si des signes d’infection de la peau sont observés. 4
Précautions d’emploi :
Par voie orale, l’hyperforine produit des interactions avec certains médicaments car c’est un inducteur enzymatique du cytochrome P450 (CYP3A) qui modifie la biodisponibilité et réduit l’efficacité de quelques médicaments : certains immunosuppresseurs (ciclosporine), antirétroviraux (indavir), inhibiteurs de protéases, anticoagulants (warfarine), irinotecan, bronchodilatateurs (théophylline) et contraceptifs microdosés. Il est déconseillé chez la femme enceinte et allaitante. 3 Un usage concomitant avec les médicaments suivants est à éviter : benzodiazépines, méthadone, simvastatine, digoxine, au risque de voir une diminution de leur concentration plasmatique. Tout traitement à base de millepertuis doit être interrompu avant les anesthésies locale ou générale. 4
Sources bibliographiques :
1 Pharmacopée Européenne 9.0, Millepertuis, 01/2017:1438
2 Frohne D., Pfänder H.J., Anton R. – Plantes à risques. Un ouvrage destiné aux pharmaciens, médecins, toxicologues et biologistes. Ed. TEC et DOC 2009, p. 218
3 Fleurentin J. – Du bon usage des plantes qui soignent – Ed. OUEST-FRANCE 2013, p. 44
4 Community herbal monograph on Hypericum perforatum L., herba EMEA/HMPC/745582/2009 (lien hypertexte associé https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-monograph/final-community-herbal-monograph-hypericum-perforatum-l-herba-traditional-use_en.pdf) ; Community herbal monograph on Hypericum perforatum L., herba (well-established medicinal use) EMA/HMPC/101304/2008 (lien hypertexte associé : (https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-monograph/final-community-herbal-monograph-hypericum-perforatum-l-herba-well-established-medicinal-use_en.pdf )
5 OMS, Herba Hyperici,(lien hypertexte associé http://apps.who.int/medicinedocs/fr/d/Js4927e/16.html#Js4927e.16,)



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