Galerie de la drogue sèche
Fiche :
Matricaire (Fleur)
Nom français :
Camomille allemande, Camomille vraie, Camomille sauvage, Matricaire tronquée, Camomille vulgaire
Noms latins (synonymes) :
Matricaria chamomilla L. (syn. Chamomilla recutita (L.) Rauschert ; Matricaria recutita L.)
Famille (APG IV) :
Asteraceae
Définition de la drogue :
Capitule séché de Matricaria recutita L. (Chamomilla Recutita (L.) Rauschert).1
Identification macroscopique :
La drogue est constituée de capitules floraux ayant de nombreuses bractées organisées en 1 à 3 rangées. Elles sont ovales à lancéolées, de couleur gris-brun et bord scarieux. Le réceptacle est conique et allongé, creux, sans paillettes. Au centre du capitule se trouve des dizaines de fleurs tubulées jaunes composées d’une corolle à 5 dents. L’androcée comporte 5 étamines épipétales synanthérées, l’ovaire est infère, brun foncé, ovale ou sphérique avec un style allongé et un stigmate bifide. En périphérie sur le capitule se trouve de manière isolée 12 à 20 fleurons ligulés à languette blanche.1,2 Après séchage le capitule a tendance à se déliter.
Risques de confusion : Camomille romaine (Chamaemelum nobile (L.) All.), Tanaisie à feuilles de cinéaire (Tanacetum cinerariifolium (Trevir.) Sch.Bip.)
Odeur : Caractéristique, fortement aromatique et agréable2
Saveur : Très amère2
Constituants chimiques :
Huile essentielle (0,3-1,5 %) : α-bisabolol (5-70 %), bisabolonoxydes A (5-60 %), B (5-60 %), et C, bisaboloxyde (0-8 %), β-trans-farnésène (7-45 %), chamazulène (1-35 %), cis-(Z)- et trans-(E)-èn-yne-dicycloéthers (2-30 %), spathulénol (environ 1 %), chamavioline ; lactones sesquiterpéniques : matricine (0,03-0,2 %), matricarine, désacétylmatricaire ; favonoïdes (jusqu’à 6 %) : apigénine, apigénine-7-O-glucoside (0,5 %), dérivés de 2′,3′- et 3′,4′-diacétylglucosides, autres 7-O-hétérosides d’apigénine, quercétol, chrysoériol, lutéoline, patulétine, rutine, hypéroside ; coumarines : herniarine (0,05 %), ombelliférone (0,01 %), esculétol, scopolétol, isoscopolétol ; acides cis- et trans-glucosyloxy-4-méthoxy-cinnamiques (environ 2,5 %) ; acides anisique, caféique, vanillique, syringique ; mucilages (3-10 %) ; fructane neutre du type de l’inuline ; rhamnogalacturonane ; 4-O-méthyl-glucuronoxylane (respectivement 0,7-0,8 et 0,5 % rapportés à la drogue) ; acides phénoliques ; salycilamide.1,2,3
Référentiel qualité :
Minimum 4 mL / kg (drogue séchée). Apigénine-7-glucoside totale (C21H20O10 ; M r 432,4) : au minimum 0,25 pour cent (drogue desséchée). Drogue brisée : au maximum 25 pour cent de constituants, déterminé sur 20,0 g de fleur de matricaire entière passant à travers un tamis (710) (2.9.12).1


Usage traditionnel :
Par voie orale dans le traitement des troubles digestifs tels que les ballonnements épigastriques, la lenteur à la digestion, les dyspepsies, les éructations, les flatulences et pour stimuler l’appétit. Utilisée aussi en tant qu’anti-phlogistique dans les gastrites, entérites et colites et pour ses propriétés antibactériennes et fongicides.
Utilisation par voie externe comme adoucissant et antiprurigineux dans les affections dermatologiques telles que les crevasses, les écorchures, les gerçures, les piqûres d’insectes, les engelures, les coups de soleil ou encore les petits furoncles. Utilisée comme anti-inflammatoire de la peau et des muqueuses sur les plaies, les ulcères mineurs de la bouche et des gencives, les inflammations rhinopharyngées et bronchiques. Utilisée aussi en tant qu’antalgique dans les affections de la cavité buccale.2,3,4,5,6
Précautions d'usage :
Effets indésirables : des réactions allergiques peuvent apparaître dans de rares cas de type dyspnée, maladie de Quincke, collapsus vasculaire, choc anaphylactique suite au contact de la préparation avec les muqueuses.2,4
Contre-indications : en cas d’hypersensibilité à la substance active et à d’autres plantes de la famille des Asteraceae. Les bains complets, partiels et de hanche sont contre-indiqués en cas de plaies ouvertes, de lésions de la peau importante, de maladies de la peau aiguë, de forte fièvre, d’infections sévères, de troubles circulatoires graves et d’insuffisance cardiaque. Les infusions en bain oculaire sont également contre-indiquées.2,4
Précautions d’emploi : Si les symptômes persistent plus d’une semaine ou s’aggravent lors de l’utilisation du médicament, consultez un médecin ou un professionnel de santé qualifié. Chez les enfants de moins de 6 ans l’utilisation orale de la tisane n’a pas été recommandée pour des raisons générales de nutrition et de consommation de liquides. L’utilisation orale, en inhalation et en lavage de bouche (gargarisme) chez les enfants de moins de 6 ans n’est pas recommandée. Ne pas utiliser les préparations en bains partiels ou cutané locaux chez les enfants de moins de 4 semaines. Pour les teintures et les préparations contenant de l’éthanol, l’étiquetage doit le spécifier. La sécurité pendant la grossesse et l’allaitement a été établie uniquement pour la forme broyée. Le cas échéant, avant d’allaiter le bébé, les mamelons doivent être nettoyés avec des produits à base de matricaire camomille à usage cutané afin d’éviter une sensibilisation du bébé. Pour les autres formes, la sécurité pendant la grossesse et l’allaitement n’a pas été établie ainsi leur utilisation n’est pas recommandée. Chez les patients transplantés rénaux prenant des doses élevées par voie orale pendant de longues périodes (environ deux mois), des interactions fondées sur les effets du CYP450 ont été rapportées.2,4
Sources bibliographiques :
1 Pharmacopée Européenne 9.0, Matricaire (Fleur de), 07/2019:0404.
2 Wichtl M., Anton R. – Plantes thérapeutiques. Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique – 2e Ed. TEC et DOC 2013, p. 369-73.
3 Fleurentin J. Du bon usage des plantes qui soignent – Edition OUEST-FRANCE 2013, p 206-7.
4 European Union herbal monograph on Matricaria recutita L., flos EMA/HMPC/55843/2011. (https://www.ema.europa.eu/documents/herbal-report/final-assessment-report-matricaria-recutita-l-flos-matricaria-recutita-l-aetheroleum_en-0.pdf)
5 Médicaments à base de plantes, Cahiers de l’Agence, 1998.
6 OMS, Flos Chamomillae (https://apps.who.int/medicinedocs/fr/d/Js2200e/11.html)


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